Un gobelet en verre pour célébrer les 550 ans de la Rochère.

Ce qui fait la spécificité de l’homme, c’est aucun autre animal n’a fait l’expérience d’aller vers le feu. 

Pourquoi avons-nous réussi à dépasser notre réflexe de fuite ?

Pourquoi sommes-nous aller vers le danger, vers le feu, pour le conserver et le maitriser…

Deux mécanismes mentaux seraient à l’œuvre pour surpasser notre instinct : 

La conservation et l’intuition. 

Le fait de conserver les choses forme peu à peu la Mémoire car la perception est éphémère.

Et ce qui est conservé de la perception permet de se projeter.

Il y a une direction, donc l’intuition peut surgir.

S’il y a quelque chose de magique dans la transformation du verre, c’est qu’elle réactive notre choix d’être humain.

L’intention, le dessein du verre m’est apparue en visitant l’atelier de production de La Rochère.

On y voit une larme de verre, en fusion tomber dans un moule métallique.

Ce moment est à la fois magique : la matière est comme en feu, orange incandescente, elle est liquide et en même temps, on prend conscience de la complexité de ce processus en flux constant. 

Le dessin propose d’apposer des larmes de matière tout autour du verre. A l’image de la goutte qui tombe dans le moule, les larmes se déplacent de haut en bas.

Elles se figent et deviennent transparentes. La forme de la goutte crée un surplus de matière de forme ronde qui va capter agréablement la lumière. 

Le verre aime particulièrement les formes courbes car elles matérialisent la fluidité́ du processus de fabrication. Ainsi, la matière est figée dans une forme qui le magnifie. 

A La périphérie de la goutte, on vient creuser dans la surface pour amplifier  

L’idée de départ de cette proposition est d’associer des zones où l’on vient retirer de la matière à celles où on en rajoute sur la même surface. Les motifs dans le verre seront ainsi plus visibles et subtils. 

Les gouttes vont également jouer avec le liquide disposé à l’intérieur à l’image de mini-loupe. Ce verre célèbre et magnifie l’eau, il magnifie la goutte de manière sculpturale et célèbre une ressource qui nous est vitale. 

L’eau c’est notre lien et une raison aussi pour laquelle La Rochère s’est posée en 1465 au bord de l’Ourche.

La Rochère fête ses 550 ans, une invitation à redécouvrir à travers une collaboration une relation à la matière et un ancrage.