Scenarii quotidiens avec les nanoénergies 

Plus qu’hier, le design a pour rôle de favoriser les changements de paradigmes : sensibiliser, faire entrevoir les potentiels de changement et intégrer de nouvelles logiques dans notre quotidien. Ainsi, notre relation à l’énergie doit changer. Aujourd’hui, nous sommes sous sa dépendance, mais demain, l’énergie pourrait devenir une alliée de notre vie quotidienne. Tout au cours de la journée, nos actions pourraient générer de l’énergie grâce à des matériaux intelligents, miniproducteurs, pour permettre une consommation immédiate, locale, par des équipements très peu énergivores.

Voici venu le temps des nanoénergies. Et voici venu le temps d’inventer les scenarii quotidiens : le nano-ordinaire 1.

Pour expliciter ce changement de paradigme, prenons un exemple simple. Si hier une couverture chauffante nous apportait du confort en consommant de l’énergie, dans un futur proche, une couverture à fibres de transition de phase pourra, au contraire, récupérer notre énergie corporelle pendant la nuit pour qu’on puisse l’utiliser le lendemain. Nous passons du statut de consommateur à celui de générateur, diffuseur d’énergie. Notre relation au corps va donc, de ce fait, changer drastiquement (nous allons réapprendre à lutter contre le froid avec nos propres armes et retrouver les sensations qui y sont associées). Notre relation à l’objet également se transformera : elle se diluera dans la peau des choses qui nous entourent, nous invitant à une nouvelle interaction. Nano-ordinaire propose de découvrir ces nouveaux scenarii de connivence avec les nanoénergies en suivant les différentes activités d’une journée particulière, organisées dans la maison Empathic.

La maison Empathic et ses scenarii de vie

Les parois de la maison Empathic sont recouvertes d’une peau respirante : un film à pression osmotique permet des échanges de l’intérieur vers l’extérieur et non l’inverse. La maison se configure quelles que soient les conditions climatiques pour rendre les conditions de vie agréables. À l’intérieur de ses pans pivotants se trouve un matériau à transition de phase qui, durant la journée, grâce à la montée de température, se liquéfie et qui le soir, en redevenant solide, dégage de la chaleur vers l’intérieur. Sur l’un des panneaux, je fais sécher les vêtements, la nuit, durant le processus de relâchement de la chaleur.

En collaboration avec Paul-Louis Meunier.