Bibliothèque de la Cité, Genève

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Bibliothèque de la Cité, Genève

2015

Accompagner une bibliothèque dans le cadre d’une rénovation à l’heure du bouleversement numérique et repenser avec ses acteurs son fonctionnement, ses usages et ses espaces dans le cadre d’une rénovation, c’est le projet passionnant auquel matali crasset a été conviée à la bibliothèque de la Cité à Genève.

La rénovation met en scène des thématiques qui lui sont chères et sur lesquelles elle travaille depuis de nombreuses années : la transmission, la diffusion et l’accessibilité de la culture pour tous, l’arrivée du numérique comme une opportunité de réaffirmer nos valeurs, les méthodologies participatives…

matali crasset a été ensuite invitée à l’automne 2015 à participer à des ateliers de réflexion avec tous les membres du personnel autour de thématiques clefs et c’est autour de ces débats que le nouveau projet s’est construit.

La bibliothèque de la Cité profite de sa rénovation pour changer de logique.
 

UNE NOUVELLE LOGIQUE

On part de l’Homme, de ses centres d’intérêt et de son inscription dans le monde.

« LE MONDE ET MOI »

Cet accès au monde est facilité par une répartition par étages qui va plus loin que les catégorisations habituelles et permet la transversalité, le mélange des supports (livres, DVD…), l’intergénérationnel.
 

UNE NOUVELLE ORGANISATION de l’espace

qui s’exprime :

-> d’une part EN VERTICAL

     - au RDC : le monde et moi, ma ville ;
     - au 1er : le monde imaginaire ;
     - au 2e : le monde en devenir ;
     - au 3e : le monde en musique ;
     - au 4e : le monde en construction,

par des mises en espace spécifiques qui permettent de faire émerger des « fonds, des espaces chauds et particuliers » pour donner du relief à la recherche et pour approfondir des thématiques qui sont particulièrement pertinentes par rapport à notre monde en constante évolution ;
 

-> d’autre part, EN HORIZONTAL

Dans la partie droite du bâtiment, un lieu de développement personnel pour être :

     - curieux (sur mon quartier, sur ma ville et embrasser la complexité croissante du monde pour peu à peu renforcer sa culture générale) ;
     - ouvert (à d’autres cultures, à d’autres modes de faire pour pouvoir à son tour changer de logique, de mode de pensée…) ;
     - autonome par rapport à l’information ;
     - conscient (acquérir un jugement personnel, être citoyen) ;
     - capable d’approfondir certains domaines (et quitter la connaissance trop superficielle…) ;
     - accompagné pour passer d’une pratique amateur à une démarche professionnelle.

Dans la partie gauche du bâtiment, un lieu de développement collectif pour :

     - échanger, confronter ses idées, permettre d’enrichir les points de vue ;
     - construire des projets ensemble,

avec des ateliers en prise directe avec des fonds documentaires spécialement choisis pour leur potentiel à favoriser la COcréation (1er), le COworking (2e), la COformation (2e).
 

UNE NOUVELLE DYNAMIQUE

Une bibliothèque n’est pas un gardien de la culture : elle va vers les gens, elle est proactive. Elle fait réfléchir sur la société, les évolutions de notre temps.

Elle dispose, au rez-de-chaussée, d’une plateforme de réflexion, d'exposition qui est en prise directe avec la ville et questionne les différents enjeux de notre temps. Ces réflexions permettent d’intégrer des livres, des documentaires… en lien avec nos préoccupations et autour de thématiques plus spécifiques qui viennent ensuite innerver tous les étages dans les espaces d’exposition prévus à chaque étage.

Elle nous accompagne dans notre recherche de connaissance avec la possibilité d’y trouver différents niveaux d’implication : c’est un espace où se poser pour discuter (café), s’informer (actualité), prendre conscience (le mur des DVD), approfondir, devenir acteur (les ateliers) et « maker » (espaces expérimentaux).
 

UNE NOUVELLE RELATION ENTRE L’INTÉRIEUR ET L’EXTÉRIEUR

Le Monde et moi donne cette notion d’ouverture vers l’extérieur, mais ce n’est pas seulement l’idée de convoquer le monde : la bibliothèque devient aussi actrice à l’extérieur. Elle a désormais à sa disposition des dispositifs et outils mobiles qui permettent des interventions à différentes échelles.
 

UNE AUTRE FAÇON DE S’APPROPRIER L’ESPACE À L’INTÉRIEUR

La diffusion du savoir en vertical est remplacée par une diffusion horizontale où chacun devient responsable et acteur de son propre développement.

La bibliothèque n’est plus seulement un lieu de consultation et de prêt, mais un lieu de vie et d’acquisition de son autonomie par rapport à l’information :

     - savoir où la trouver ;
     - savoir se l’approprier ;
     - savoir s’en servir pour son propre développement, pour ses projets.

Ce changement de paradigme se développe grâce à un changement d’état d’esprit. Chaque étage a sa logique propre d’aménagement, mais :

     - Il Y A DES CHEMINS DÉTOURNÉS : on prend un panier et on passe d’un étage à l’autre pour glaner des DVD ;
     - IL Y A DES CHEMINS BUISSONNIERS : d’autres façons d’acquérir « la culture », les petits se regroupent autour des souches ;
     - IL Y A DES PRATIQUES DÉCALÉES : s'asseoir de façon informelle, avec les poufs, en hauteur dans un espace surélevé, autour d’une table d’hôtes…

Le numérique s’invente en le pratiquant, en l’expérimentant. La bibliothèque intègre plus qu’un outil, elle permet de trouver peu à peu son autonomie pour s’informer, se former, créer…

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Crédits

  • Luca Fascini