Assis, debout, couché, Lieu unique, Nantes

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Assis, debout, couché, Lieu unique, Nantes

2014

En réponse aux trois injonctions : Assis ! Debout ! Couché !, matali crasset répond en imaginant un module unique qui permettra de passer d’une position à l’autre.
Appelé Particules de vie, ce projet va permettre de générer quelque chose sur quoi s’allonger, s’asseoir ou tenir confortablement la position debout, et qui participera à une ambiance générale.
Ce système a pour particularité d’être tout à la fois un meuble, un élément de scénographie et un ajout de lumière :
”Il faut imaginer que l’espace est rempli de pixels, et que ce pixel est un pixel de confort qu’on va poser par terre pour pouvoir s’allonger, ou poser sur un autre support, à une certaine hauteur, pour pouvoir s’asseoir. Et en même temps, il va rester à flotter pour nous donner une unité de lieu tout autour de nous. C’est quelque chose qui est comme une matière entourant, englobant le spectateur...” matali crasset 

Le projet a été réalisé en collaboration lors d'un workshop avec les étudiants de l'école de design de Nantes.

Quel(s) rapport(s) entretenez-vous à la musique ?

La musique m'accompagne tout au long de la journée quand je suis à Paris et quand je me déplace un peu dans les moyens de transport. Je commence ma journée avec de la musique classique. En général, le matin, je m'accorde une bonne heure où je réfléchis, avant que l'équipe arrive, pour rentrer tout doucement dans l'activité de la journée. Et après, pendant que je travaille, ça va être plutôt de l'electro et un peu de chanson française.

La musique influence-t-elle votre travail ?

Dans la première période, ça peut m'aider à réfléchir, à trouver cette liberté nécessaire pour faire venir les idées. Après, dans la deuxième période, c'est plus en termes de dynamique. On réfléchit aussi, mais c'est un peu moins intensif. C'est pour ça que l'electro est pas mal.

Quel est votre rapport au format du concert ?

J'aime bien les concerts à échelle humaine. Je suis allé voir Alex Beaupain à l'Olympia, par exemple. Je n'aime pas les grosses machines. Je ne suis jamais allée au stade de France ! J'aime bien l'intimité avec l'artiste, donc plutôt des concerts assis. Mais c'est sûr que quand je vais voir des DJ, c'est plutôt debout (sourire)...

Une bonne salle de concerts, c'est quoi, selon vous ?

Il faut qu'il y ait une intimité avec l'artiste et qu'il se passe quelque chose avec les gens. En général, l'artiste y est pour beaucoup, mais il y a des salles qui favorisent ça de façon plus simple, des salles qui sont configurées pas seulement avec un aspect frontal.

Assis ! Debout ! Couché ! Comment ces trois injonctions résonnent-elles chez vous ?

Ma position préférée pour écouter de la musique, ce serait plutôt assise mais légèrement allongée. C'est un peu la position de la chaise longue... Je pense que cette position est idéale pour laisser partir l'imaginaire, pour s'échapper. La position debout, c'est assez logique pour un certain type de musique parce que ce serait presque la recevoir instinctivement, le plus naturellement possible. Allongé, c'est autre chose. C'est presque se mettre à disposition pour, à partir de la musique, faire quelque chose d'autre : se laisser méditer, partir...

Sans dévoiler le projet imaginé pour le lieu unique, pouvez-vous nous donner quelques indices ?

L'idée, c'est de ne pas travailler sur des typologies existantes de chaises, d'espaces couchés et d'espaces qui invitent à être debout, mais de travailler sur un module qui permette de passer de l'un à l'autre. Il y aura donc toujours le même module, que j'ai appelé "particule de vie". Il va permettre de générer quelque chose sur quoi s'allonger, quelque chose sur quoi être assis et une autre configuration, pour la position debout, qui sera plus englobante et qui va participer à une ambiance générale. La particularité du système, c'est que c'est à la fois du meuble et quelque chose qui va envahir l'espace, le scénariser, créer un ajout de lumière. Il faut imaginer que l'espace est rempli de pixels, et que ce pixel est un pixel de confort qu'on va poser par terre pour pouvoir s'allonger, ou poser sur un autre support, à une certaine hauteur, pour pouvoir s'asseoir. Et en même temps, il va rester à flotter pour nous donner une unité de lieu tout autour de nous. C'est quelque chose qui est comme une matière entourant, englobant le spectateur...

Interview avec Mathieu Chauveau

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Crédits

  • Martin Argyrolo